13 ans après la sortie en salle du film « Le monde de Némo », les studios Disney et Pixar récidivent avec « Le monde de Dory ».
Les héros du premier film, qui avaient créé un véritable engouement pour l’aquariophilie et pour le petit poisson clown en particulier, sont donc de retour et le secteur animalier s’attend de nouveau à une demande importante. Ce qui n’est pas sans créer quelques inquiétudes.
En effet, « Le monde de Némo » avaient créé une brusque augmentation de la demande en poisson clown qui s’était faite au détriment des habitats naturels de cette espèce.
Aujourd’hui, de nombreuses associations craignent une nouvelle pression sur les récifs coralliens et beaucoup d’articles circulent sur internet mettant en garde les aquariophiles sur les impacts de leur passion sur l’environnement.
Sans pour autant militer pour une interdiction pure et simple des importations, il convient de pratiquer sa passion de façon responsable et donc d’avoir conscience de certains points importants concernant l’origine et la maintenance des poissons marins et notamment du poisson clown Némo et du chirurgien bleu Dory.
Le poisson clown à trois bandes (Amphiprion occelaris)
Ce petit poisson orange est la super star des aquariums marins. Actuellement, la grande majorité de cette espèce provient de l’élevage. D’une taille relativement petite, le poisson clown passe le plus clair de son temps à proximité de son anémone. L’évolution des technologies et son comportement permettent d’envisager de l’accueillir dans des aquariums de taille réduite. Néanmoins, son association avec une anémone implique des conditions de maintenance très suivies quant à la qualité d’eau, au brassage et à l’éclairage.
L’aquariophile responsable se renseignera auprès du vendeur de la provenance des individus et refusera tout poisson clown issu du milieu naturel. Un nano aquarium marin d’au moins 60 à 80L équipé pour la maintenance des coraux sera décoré de pierres vivantes d’élevage ou de pierres de corail artificielles (le commerce spécialisé propose actuellement des pierres à la porosité semblable au pierres naturelles ce qui leur confère les mêmes propriétés de filtration). Une anémone de mer est fortement conseillée. Toutefois, dans un aquarium à forte population corallienne, ses capacités urticantes et de déplacements peuvent poser quelques difficultés. Dans ce cas il convient de bien choisir l’espèce d’anémone (Entacmea quadricolor par exemple s’adapte bien aux aquariums coralliens même si ce n’est pas l’anémone préférée des poissons clowns à trois bandes), ou de la remplacer par des coraux à longs polypes.
Le poisson chirurgien (Paracanthurus hepatus)
Ce poisson de dimensions plus imposantes (environ 30 cm à taille adulte) est un grand nageur. Il faut donc lui fournir un aquarium plus conséquent, avec une grande surface de nage, afin de le voir s’épanouir pleinement. Dans un aquarium trop petit, il sera sujet au stress et pourra développer la maladie des points blancs.
Comme tous les poissons chirurgiens, c’est un végétarien qui apprécie les distributions régulières de compléments dans son alimentation tels que de l’épinard bouilli. Ce complément permet également de favoriser l’acclimatation.
L’aquariophile responsable se munira d’un aquarium d’au moins 400L, équipé pour la maintenance de coraux, privilégiant une grande longueur afin d’avoir une belle surface de nage. Un décor de pierres vivantes d’élevage ou de pierres de corail artificielles permettra au chirurgien bleu de se mettre à l’abri en cas d’alerte.
Une attention particulière sera portée au moment de l’achat quant à la provenance des poissons : en effet le poisson chirurgien bleu provient exclusivement du milieu naturel car son élevage n’est pas encore possible. Trop de poissons chirurgiens bleus meurent chaque année à cause de mauvaises conditions de pêche telles que la pêche au cyanure. Un poisson bien acclimaté s’alimentant correctement dans les bacs de vente et avec un ventre rebondi est un gage de confiance. En effet, la prise de nourriture accélère le passage de cyanure dans le sang entrainant la mort du poisson.
Il est également préférable de choisir un poisson jeune car les taux de survie des poissons sont inférieurs dans la nature par rapport à la captivité et la pêche de poissons très jeunes impacte donc moins les milieux naturels.
L’achat de tous poissons ne doit jamais être faite juste sur un coup de cÅ“ur : l’aquariophile désirant se lancer dans l’installation d’un aquarium marin doit être conscient des implications qu’il représente en terme d’entretiens, de coûts et de suivis. C’est pourquoi il est important de bien se documenter sur les différents besoins et compatibilités des espèces que l’on désire acquérir.
C’est aujourd’hui le rôle et la responsabilité des professionnels du secteur de parfaitement connaître et renseigner leur clientèle sur les origines et les besoins spécifiques de chaque espèce afin d’assurer le bien-être des habitants de l’aquarium et la transmission de la passion de l’aquariophilie dans le respect des milieux naturels reproduits.